Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée

oiseaux, que ces mêmes facultés, quoique rarement exercées, acquièrent quelqu’éminence.

Quant aux animaux sans vertèbres, j’ai fait voir que tous devaient être privés d’intelligence ; mais, j’ai montré que les uns jouissaient de la faculté de sentir et possédaient ce sentiment intérieur qui a le pouvoir de faire agir, tandis que les autres étaient tout-à-fait dépourvus de ces facultés.

Or, les faits connus qui concernent les premiers (ceux qui jouissent du sentiment), constatent qu’ils n’ont que des habitudes ; qu’ils n’agissent que par des émotions de leur sentiment intérieur, sans jamais le maîtriser ; que, ne pouvant exécuter aucun acte d’intelligence, ils ne sauraient choisir, vouloir ou ne pas vouloir, et varier eux-mêmes leurs actions ; que leurs mouvemens sont tous entraînés et dépendans ; enfin, qu’ils n’obtiennent de leurs sensations, que la perception des objets dont les traces dans leur organe sont plus ou moins conservables.

Si les habitudes, dans les animaux qui ne peuvent varier eux-mêmes leurs actions, ont le pouvoir de les entraîner à agir constamment de la même manière dans les mêmes circonstances, on peut assurer, d’après l’observation, qu’elles ont encore un grand pouvoir sur les animaux intelligens ; car, quoique ceux-ci puissent varier leurs actions, on remarque qu’ils ne les varient, néanmoins, que lorsqu’ils s’y trouvent en