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Dans l’état de nos connaissances, on ne peut donc pas mettre en question, s’il existe des êtres sensibles qui ne se meuvent pas.

Ces pensées, émises avant d’avoir été approfondies, prouvent seulement qu’on n’a fait aucun effort pour s’assurer si les facultés et les organes qui les donnent avaient ou non des limites.

En observant attentivement ce qui a lieu dans les animaux, je ne crois pas me tromper lorsque je reconnais que différens êtres, parmi eux, possèdent des facultés qui ne sont pas communes à tous ceux du même règne. Ces facultés ont donc des limites, quoique souvent insensibles, et sans doute, les organes qui les donnent en ont pareillement, puisque l’observation atteste que par-tout, dans l’animal, chaque faculté est parfaitement en rapport avec l’état de l’organe qui y donne lieu.

C’est en apercevant le fondement de ces considérations, que j’ai reconnu que les facultés d’intelligence dans différens degrés, étaient un ordre de phénomènes organiques, tous en rapport avec l’état de l’organe qui les produit, et que ces facultés avaient une limite ainsi que l’organe ; qu’il en était de même de la faculté de sentir, dont les actes ne consistent que dans l’exécution de sensations particulières, qui s’opèrent par l’intermède d’un ensemble de parties dans le système nerveux, sans affecter celles du même système, qui servent à l’intelligence ; qu’il en