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Voici maintenant le point essentiel de la question : il s’agit de savoir si, à mesure qu’un système d’organes se dégrade, c’est-à-dire, se simplifie en perdant, l’un après l’autre, les systèmes particuliers qui entraient dans sa plus grande complication, les différentes facultés qu’il donnait à-la-fois à l’animal, ne se perdent pas aussi, l’une après l’autre, jusqu’à ce que le système, devenu lui-même très-simple, finisse par disparaître, ainsi que la faculté qu’il produisait encore dans sa plus grande simplicité. On est autorisé à penser, à reconnaître même, que l’appareil nerveux qui donne lieu à la formation des idées conservables et à différens actes d’intelligence, réside dans des masses médullaires, composées de faisceaux nerveux ; masses qui sont des accessoires du cerveau, et qui augmentent son volume proportionnellement à leur développement ; puisque ceux des animaux les plus parfaits, en qui l’intelligence est le plus développée, ont effectivement, par ces accessoires, la masse cérébrale la plus volumineuse, relativement à leur propre volume ; tandis qu’à mesure que l’intelligence s’obscurcit davantage, dans les animaux qui viennent ensuite, le volume de la masse cérébrale diminue dans les mêmes proportions. Or, peut-on douter, qu’à mesure que l’organe cérébral se dégrade, ce ne soient d’abord ses parties accessoires ou surajoutées qui subissent les atténuations observées, et qu’à la fin, ce ne soient