Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

de battre après la décapitation ou après l’excision de la moëlle épinière sous l’occiput.

A cela je répondrai que cette continuité d’action du cœur, après la décapitation, aurait bientôt un terme, quand même la respiration pourrait continuer ; parce que le cœur est lié à l’organisation générale de l’individu, et qu’il est nécessairement dépendant de sa conservation. Si je ne craignais de m’écarter de l’objet que j’ai ici en vue, j’ajouterais ensuite que, si le cœur ne recevait des nerfs que de la moëlle épinière, et si ceux de la huitième paire ne lui envoyaient aucun filet, il ne serait point soumis à l’empire des passions. Mais, laissant de côté tout ce que j’aurais à dire à cet égard, je dois, avant tout, montrer que l’on s’est trompé dans les conséquences qu’on a tirées des belles expériences de M. Le Gallois.

Il est reconnu que l’irritabilité ne peut être mise en action que lorsqu’un stimulus quelconque vient exciter cette action. Mais, on serait dans l’erreur si, observant que les muscles soumis à la volonté agissent ordinairement par le stimulus que leur fournit l’influence nerveuse, l’on se persuadait que ces muscles ne peuvent entrer en contraction que par ce stimulus. Il est facile de prouver, par l’expérience, que toute autre cause irritante peut aussi exciter leurs mouvemens. D’ailleurs, quoique ces muscles agissent par la volonté