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veux [1] ; il est évident que, dans toute sensation, le fluide nerveux se meut du point affecté vers un centre de rapport ; tandis que, dans toute influence qui met un muscle en action, ou qui anime les organes dans l’exécution de leurs fonctions, ce même fluide nerveux, alors excitateur, se meut dans un sens contraire ; particularité qui en annonce déjà une dans la nature même de l’organe qui n’a qu’une seule manière d’agir.

Le sentiment et le mouvement musculaire sont donc deux phénomènes distincts et très-particuliers, puisque, outre qu’ils sont très-différens, leurs causes

  1. “ Jamais, ai-je entendu dire, je n’admettrai l’existence d’un fluide que je n’ai point vu et que je sais que personne n’est parvenu à voir. A la vérité, les phénomènes cités à l’égard des animaux, se passent comme si le fluide dont il s’agit existait, et y donnait lieu ; mais cela ne suffit pas pour nous faire reconnaitre son existence. ”
    Que de vérités importantes auxquelles nous pouvons parvenir par une multitude d’inductions qui les attestent et qu’il faudrait rejeter, si l’on en exigeait des preuves directes que trop souvent la nature a mises hors de notre pouvoir ! Les physiciens ne reconnaissent-ils pas l’existence du fluide magnétique ? et s’ils refusaient de l’admettre, parce qu’ils ne l’ont jamais vu, que penser des phénomènes de l’aimant, de ceux de la boussole etc. ? Connaît-on ce fluide autrement que par ses effets ? Et n’en connaît-on pas bien d’autres que cependant l’on n’a jamais pu voir ?