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un rapport parfait entre l’état de l’organe qui donne une faculté et celui de la faculté elle-même [1] ; 2.° que toutes celles que l’observation nous a montré particulières et indépendantes, sont nécessairement dues à autant de systèmes d’organes particuliers, seuls capables de les produire.

Ainsi, dans les animaux qui ont le système nerveux le plus simple, comme des filets nerveux, sans cerveau et sans moëlle longitudinale, le phénomène du sentiment ne saurait encore se produire ; et, en effet, on ne voit encore à l’extérieur des animaux qui sont dans ce cas, aucun sens particulier, aucun organe pour la sensation. Cependant, puisque, dans ces animaux, l’on aperçoit des muscles et des nerfs pour les mettre en action, le mouvement musculaire est donc une faculté dont ils jouissent, quoique le sentiment soit encore nul pour eux.

Dans les animaux d’un ordre plus relevé, c’est-à-dire, plus avancés dans la composition de leur organisation, le système nerveux offre non-seulement des nerfs, mais encore un cerveau ; et presque toujours, en outre, une moëlle longitudinale noueuse.

  1. On ne doit pas s’étonner si, à mesure que nous avançons en âge, nos goûts et nos penchans changent, quoiqu’insensiblement ; car nos organes subissant eux-mèmes des changemens réels dans leur état, nous sentons alors très-différemment : cela est bien connu.