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Ce sont-là des vérités que tout le monde connaît, mais qu’il importe ici de ne pas perdre de vue. Il n’est donc pas étonnant que nous nous laissions si souvent entraîner à l’erreur, et même dominer par elle, lorsque quelqu’intérêt nous y porte ; et que nous ayons tant de peine à saisir les opérations et la marche de la nature à l’égard de ses productions diverses.

Cependant, puisque les animaux, quelque nombreux qu’ils soient, font partie de ce que nous pouvons observer ; puisqu’ils sont des productions de la nature ; peut-on douter que les facultés qu’on observe en eux ne le soient aussi ? Ces facultés sont donc toutes des phénomènes purement organiques, et par suite véritablement physiques ; et comme nous pouvons les examiner, les comparer, les déterminer, les causes et le mécanisme qui donnent lieu à ces facultés, ne sont donc pas réellement hors de la portée de nos observations, hors de celle de notre intelligence.

J’ai cru entrevoir les principales des causes qui produisent l’irritabilité animale, quoique je n’aie pas encore fait. connaître mes aperçus à ce sujet ; j’ai cru saisir le mécanisme du sentiment, ou un mécanisme qui en approche beaucoup ; enfin, j’ai cru distinguer, reconnaître même, celui qui donne lieu au phénomène de la pensée, en un mot, de ce qu’on nomme intelligence. (Phil. zool. vol. 2.)