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différentes, ou s’il n’y a pas plutôt autant d’organes particuliers qu’on observe de facultés distinctes.

On se persuadera probablement que, pour traiter de pareilles questions, il faut avoir recours à des idées métaphysiques, à des considérations vagues, imaginaires, et sur lesquelles on ne saurait apporter aucune preuve solide. Je crois, cependant, pouvoir montrer que, pour arriver à la solution de ces questions, il n’y a que des faits physiques à considérer ; et qu’il s’en trouve à la portée de nos observations qui sont très-suffisans pour fournir les preuves dont on peut avoir besoin.

Examinons d’abord ce principe général ; savoir que toute faculté animale, quelle qu’elle soit, est un phénomene purement organique ; et que cette faculté résulte des fonctions d’un organe ou d’un système d’organes qui y donne lieu ; en sorte qu’elle en est necessairement dépendante.

Peut-on croire que l’animal puisse posséder une seule faculté qui ne soit pas un phénomène organique, c’est-à-dire, le produit des actes d’un organe ou d’un système d’organes capable d’exécuter ce phénomène ? S’il n’est pas possible raisonnablement de le supposer, si toute faculté est un phénomène organique, et en cela purement physique, cette considération doit fixer le point de départ de nos raisonnemens sur les animaux, et fonder la base des