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très-peu de moyens, par le défaut d’irritabilité des parties, la nature n’a pu que modifier de plus en plus le tissu cellulaire de ces corps vivans, et le varier de toutes manières à l’intérieur ; mais sans jamais parvenir à en transformer aucune portion en organe intérieur particulier, capable de donner au végétal une seule faculté étrangère à celles qui sont communes à tous les corps vivans, et sans même pouvoir établir, dans les différens végétaux, une accélération graduelle du mouvement de leurs fluides, en un mot, un accroissement notable d’énergie vitale.

Dans les animaux, au contraire, l’on remarquera que la nature, trouvant dans la contractilité des parties souples de ces êtres, de nombreux moyens, a non-seulement modifié progressivement le tissu cellulaire, en accélérant de plus en plus le mouvement des fluides ; mais, qu’elle a aussi composé progressivement l’organisation, en créant, l’un après l’autre, différens organes intérieurs particuliers, les modifiant selon le besoin de tous les cas, les cumulant de plus en plus dans chaque organisation plus avancée, et amenant ainsi, dans différens animaux, diverses facultés particulières, graduellement plus nombreuses et plus éminentes.

Pour donner un exemple qui puisse montrer qu’il ne s’agit point, à cet égard, d’une simple opinion, mais de l’existence d’un ordre de choses que l’observation