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et son application, quoiqu’ils soient à peine nécessaires.

En effet, cette loi de la nature qui fait transmettre aux nouveaux individus, tout ce qui a été acquis dans l’organisation, pendant la vie de ceux qui les ont produits, est si vraie, si frappante, tellement attestée par les faits, qu’il n’est aucun observateur qui n’ait pu se convaincre de sa réalité.

Ainsi, par elle, tout ce qui a été tracé, acquis ou changé dans l’organisation, par des habitudes nouvelles et conservées ; certains penchans irrésistibles qui résultent de ces habitudes ; des vices de conformation, et même des dispositions à certaines maladies ; tout cela se trouve transmis, par la génération ou la reproduction, aux nouveaux individus qui proviennent de ceux qui ont éprouvé ces changemens, et se propage de générations en générations dans tous ceux se succèdent, et qui sont soumis aux mêmes circonstances, sans qu’ils aient été obligés de l’acquérir par la voie qui l’a créé.

A la verité, dans les fécondations sexuelles, des mêlanges entre des individus qui n’ont pas également subi les mêmes modifications dans leur organisation, semblent offrir quelqu’exception aux produits de cette loi ; puisque ceux de ces individus qui ont éprouvé des changemens quelconques, ne les transmettent pas toujours, ou ne les communiquent que partiellement à ceux qu’ils produisent.