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et quoique ces changemens se soient opérés avec une lenteur extrême et par conséquent à la suite d’un temps considérable, leur réalité, nécessitée par différentes causes, n’en a pas moins mis les races qui s’y sont trouvées exposées, dans le cas de changer peu-à-peu leur manière de vivre, et leurs actions habituelles.

Par les effets de la 2.e et de la 3.e des lois citées ci-dessus, ces changemens d’action forcés ont donc dû faire naître de nouveaux organes, et ont pu ensuite les développer, si leur emploi est devenu plus fréquent ; ils ont pu de même détériorer, et à la fin anéantir, ceux des organes existans qui se sont alors trouvés inutiles.

Une autre cause de changement d’action qui a contribué à diversifier les parties des animaux et à multiplier les races, est la suivante :

A mesure que les animaux, par des émigrations partielles, changèrent de lieu d’habitation et se répandirent sur différens points de la surface du globe ; parvenus dans de nouvelles situations, ils furent exposés à de nouveaux dangers qui exigèrent de nouvelles actions pour y échapper ; car la plupart se dévorent les uns les autres pour conserver leur existence.

Je n’ai pas besoin d’entrer dans aucun détail pour montrer l’influence de cette cause qu’il faut ajouter à celle qui embrasse les diverses circonstances des