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qui prouvent que l’ordre de choses existant est fort différent de celui qu’on a voulu et qu’on veut encore y substituer, je dirai :

Que, si les animaux sont des productions de la nature, il est évident qu’elle n’a pu les produire et les faire exister tous à-la-fois, en couvrir dans le même temps presque tous les points de la surface du globe, et en remplir ses eaux liquides pareillement à-la-fois ; car, elle n’opère rien que graduellement, que peu à peu ; et même, presque toutes ses opérations s’exécutent, relativement à notre durée individuelle, avec une lenteur qui nous les rend insensibles.

Or, si la nature n’a produit, soit les végétaux, soit les animaux, que successivement et en commençant par faire exister, de part et d’autre, les plus imparfaits ; il n’est personne qui ne sente qu’elle a dû répandre, de proche en proche et peu-a-peu, dans toutes les eaux et sur les différens points de la surface du globe, tous ceux de ces corps vivans qui sont successivement, provenus des premiers qu’elle a formés.

Que l’on juge maintenant quelle énorme diversité de circonstances d’habitation, d’exposition, de climat, de matières nutritives à leur disposition, de milieux environnans, etc., les végétaux et les animaux ont eu à supporter, a mesure que les races existantes se sont trouvées dans le cas de changer de lieu !