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tion les organes déjà existans, ou y fait des efforts pour la formation de ceux qui n’y existeraient pas et qu’un besoin soutenu rendrait alors nécessaires ; j’eusse conçu des doutes sur la réalité de la loi que je viens d’indiquer.

Mais, quoiqu’il soit  très-difficile de constater cette loi par l’observation, je ne conserve aucun doute sur le fondement que je lui attribue, la nécessité de son existence étant entraînée par celle de la troisième loi qui est maintenant très-prouvée.

Je conçois, par exemple, qu’un mollusque gastéropode qui, en se traînant, éprouve le besoin de palper les corps qui sont devant lui, fait des efforts pour toucher ces corps avec quelques-uns des points antérieurs de sa tête, et y envoie à tout moment des masses de fluide nerveux, ainsi que d’autres liquides ; je conçois, dis-je, qu’il doit résulter de ces affluences réitérées vers les points en question, qu’elles étendront peu-à-peu les nerfs qui aboutissent à ces points. Or, comme dans les mêmes circonstances, d’autres fluides de l’animal affluent aussi dans les mêmes lieux, et surtout parmi eux, des fluides nourriciers, il doit s’ensuivre que deux ou quatre tentacules naîtront et se formeront insensiblement, dans ces circonstances, sur des points dont il s’agit. C’est sans doute ce qui est arrivé à toutes les races de gastéropodes, à qui des besoins ont fait prendre l’habitude de palper les corps avec des parties de leur tête.