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voir le sentiment en question ; 3.° que toute émotion du sentiment intérieur, à la suite d’un besoin qu’on éprouve, dirige dans l’instant, même une masse de fluide nerveux sur les points qui doivent agir, qu’elle y fait aussi affluer des liquides du corps et surtout ceux qui sont nourriciers ; qu’enfin, elle y met en ac-

    fait physique, résultant de la fonction d’un organe qui a la faculté d’y donner lieu.
    Rien, effectivement, n’est plus fréquemment remarquable, surtout dans l’homme, que les effets de la pensée, soit sur le sentiment intérieur, soit sur différens des organes internes, selon la nature particulière de la pensée produite. Enfin, comme l'imagination se compose de pensées, on ne saurait croire jusqu’à quel point elle agit sur nos organes intérieurs, et combien peuvent être grandes les impressions qu’elle y occasionne.
    Quel est l’homme qui ignore les effets que peut produire sur son individu, la vue d’une femme jeune et belle, ainsi que la pensée qui la reproduit à son imagination lorsqu’elle n’est plus présente ? Qui ne connait les suites fâcheuses d’une grande frayeur, d’une nouvelle affligeante, et quelquefois même d’une joie considérable subitement éprouvée ? Qui ne sent encore que c’est ce fonds de vérités positives, lesquelles ont pourtant leurs limites, qui a donné lieu à ce qu’on nomme le magnétisme animal, où ce qu’il y a de réel n’est guère que le produit des effets de l’imagination sur nos organes intérieurs ; mais auquel l’ignorance et peut-être le charlatanisme, ont attribué un pouvoir absurde, extravagant et à-la-fois ridicule ?