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franchir sans rupture les limites de la ténacité très-faible de ces corps.

Enfin, la multiplication ou la reproduction de ces mêmes corps, est le produit d’un excès d’accroissement qui l’emporte sur le terme de leur ténacité, et qui en opère la scission. Mais, à mesure que cette ténacité s’ accroît un peu plus, les scissions deviennent alors moins grandes, se particularisent ou se bornent à certains points du corps, et en amènent la gemmation.

Les petits corps dont il s’agit, possèdent donc, dès l’instant même que la vie les anime, les facultés qui sont communes à tous les corps vivans, et ils en sont doués par les voies les plus simples. Or, comme aucun d’eux n’a d’organes particuliers, aucun de même ne jouit de facultés particulières.

Qu’on ne dise pas que l’idée des générations spontanées n’est qu’une opinion arbitraire, sans fondement, imaginée par les anciens, et depuis, formellement contredite par des observations décisives. Les anciens, sans doute, donnèrent une extension trop grande aux generations spontanées, dont ils n’eurent que le soupçon ; ils en firent de fausses applications, et il fut facile d’en montrer l’erreur. Mais, on n’a nullement prouvé qu’il ne s’en opérait aucune, et que la nature n’en produisait point à l’égard des organisations les plus simples.

J’ajouterai que, s’il était vrai que la nature n’eût