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On s’est apparemment persuadé qu’une pareille échelle régulière, formée avec les espèces et les genres, devait être la preuve de la progression dont il est question ; et comme l’observation atteste qu’il n’est pas possible d’en former une semblable, parce que l’échelle qu’on exécuterait avec les espèces et les genres, rangés d’après leurs rapports, ne présenterait qu’une série irrégulière, interrompue, et offrant des anomalies nombreuses et diverses, on n’a donné aucune attention à la progression dont il s’agit, et l’on s’est cru autorisé à méconnaître, dans cette progression, la marche des opérations de la nature.

Cette considération étant devenue dominante parmi les zoologistes, la science s’est trouvé privée du seul guide qui pouvait assurer ses vrais progrès ; des principes arbitraires ont été mis à la place de ceux qui doivent diriger la marche de l’étude ; et si le sentiment de la progression, dont j’ai prouvé l’existence, ne retenait la plupart des zoologistes, relativement au rang des masses principales, on verrait, dans la distribution des animaux, des renversemens systématiques extraordinaires.

Tout ici porte donc sur deux bases essentielles, régulatrices des faits observés et des vrais principes zoologiques ; savoir :

1.° Sur le pouvoir de la vie, dont les résultats