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et que les animaux sont moins imparfaits, la vie, dans chaque point de leur corps, devient dépendante de celle des autres points. Et, quoiqu’à la mort de l’individu, chaque système d’organes particulier meurt, l’un après l’autre, ceux qui survivent à d’autres ne conservent la vie que peu d’heures de plus, et périssent immanquablement à leur tour, leur dépendance des autres les y contraignant toujours. Il est même remarquable que, dans les mammifères et dans l’homme, une portion de muscle, enlevée par une blessure, ne saurait repousser ; la plaie se cicatrise en guérissant ; mais la portion charnue du muscle, enlevée ou détruite, ne se rétablit plus.

Certes, cet ordre de choses n’aurait point lieu si la progression en question était sans réalité !

La progression dont il s’agit, soit prise du plus composé vers le plus simple, soit considérée en se dirigeant dans le sens contraire, est tellement sentie des zoologistes, quoique leur pensée ne s’y arrête jamais, qu’elle les entraîne, en quelque sorte, dans le placement des classes : l’on peut dire même qu’à cet égard, elle ne leur permet point cet arbitraire que nous employons ordinairement avec tant d’empressement partout où la nature ne nous contraint point d’une manière trop décisive.

Il est, en effet, assez curieux de remarquer à ce sujet combien, malgré la diversité des lumières