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de séries différentes à former, que l’on aura pris d’organes régulateurs,  les organes ne suivant pas tous le même ordre de dégradation. Cela montre, a-t-on dit, que pour faire une échelle générale de perfection, il faudrait calculer l’effet résultant de chaque combinaison ; ce qui n’est presque pas possible. (Cuv. Anat. comp. vol I, p. 59.)

La première partie de ce raisonnement est sans doute très-fondée ; mais la suite et surtout la conclusion, selon moi, ne sauraient l’être ; car on y suppose la nécessité d’une opération que je trouve au contraire fort inutile, et dont les élémens seraient très-arbitraires. Cependant, cette conclusion peut en imposer à ceux qui n’ont point suffisamment examiné ce sujet, et qui ne donnent que peu d’attention à l’étude des opérations de la nature.

Voilà l’inconvénient de raisonner, à l’égard des choses observées, d’après la supposition d’une seule cause agissante pour la progression dont il s’agit, avant d’avoir recherché s’il ne s’en trouve pas une autre qui ait le pouvoir de modifier çà et là les résultats de la première. En effet, on n’a vu, dans toutes ces choses, que les produits d’une cause unique, que ceux compris dans l’idée qu’on se fait des opérations de la nature ; et cependant il est facile de s’apercevoir que ces mêmes choses proviennent de l’action de deux causes fort différentes, dont l’une, quoiqu’incapable d’anéantir la prédominance de l’autre,