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Dans les grands abaissemens de température, comme dans l’hiver de nos climats, ceux des végétaux qui ne sont point accoutumés à supporter un grand froid périssent ; mais les autres, quoique conservant encore leur orgasme, ont leurs mouvemens vitaux tellement rallentis, que leur végétation est alors presque entièrement suspendue. Néanmoins, à un certain degré de froid leur orgasme serait détruit, et dès lors le phénomène de la vie ne saurait plus se produire en eux.

Maintenant, s’il est vrai que l’orgasme fasse partie essentielle de l’état de choses nécessaire à la vie dans un corps, et que, dans les végétaux, cet orgasme ne soit propre qu’à leur donner le pouvoir d’absorber les fluides de l’extérieur, on concevra, d’une part, que lorsque l’absorption végétale a introduit dans le tissu ou dans les canaux de la plante les fluides qui lui deviennent propres, dès lors l’excitation des fluides subtils ou incoërcibles du dehors (du calorique, de l’électricité, etc.) suffit pour leur donner le mouvement ; de l’autre part, on sentira que lorsque, par l’anéantissement de l’orgasme, le végétal a perdu sa faculté absorbante, alors ne se pénétrant que d’humidité à la manière des corps poreux non vivans, selon l’état hygrométrique de l’air, ce végétal n’a plus à l’intérieur ces masses de fluides propres, celles que les fluides subtils ambians faisaient