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soit dans une de ses branches, soit dans tout son être, par une des causes que je viens de citer. Mais, tant que l’orgasme, ou l’espèce de tension particulière des points des parties souples du végétal, subsiste il lui donne le pouvoir d’absorber les fluides de l’extérieur en contact avec ses parties, c’est-à-dire, les fluides liquides par ses racines, et les fluides élastiques ou gazeux par ses feuilles, etc. ; en un mot, il lui donne la faculté de vivre.

C’est-là que se bornent les facultés de cet orgasme. Il ne rend point les parties souples de la plante capables, par des réactions subites, de servir, ni même de concourir aux mouvemens des fluides intérieurs, en un mot, aux mouvemens vitaux. Cela n’est nullement nécessaire ; car, dans les végétaux, les mouvemens des fluides intérieurs sont toujours les résultats évidens des excitations que des fluides subtils, incoërcibles et pénétrans du dehors (le calorique et l’électricité) viennent exercer sur eux.

Ce qui prouve que ce que je viens de dire ne s’appuie point sur une supposition gratuite, mais a un fondement réel, c’est que l’observation atteste qu’il y a toujours un rapport parfait entre la température des milieux environnans et l’activité de la végétation : en sorte que, selon que la température s’abaisse ou s’élève, la végétation et les mouvemens des fluides intérieurs se rallentissent ou s’accélèrent proportionnellement.