Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/129

Cette page n’a pas encore été corrigée

nature, vivans ou non, exercent les uns sur les autres des actions, lorsqu’ils sont en contact, et surtout lorsqu'au moins l’un d’eux est dans l’état fluide. Ce n’est pas un motif pour supposer que ces corps soient irritables.

Le cheveu de mon hygromètre qui s’allonge dans les temps de sécheresse et se raccourcit dans les temps d’humidité, et la barre de fer qui s’allonge dans l’élévation de sa température, ne me paraissent point pour cela des corps irritables.

Lorsque le soleil agit sur le sommet fleuri d’un heliantus, qu’il hâte l’évaporation sur les points de la tige et des pédoncules qu’il frappe par sa lumière, qu’il dessèche plus les fibres de ce côté que celles de l’autre, et que, par suite d’un raccourcissement graduel de ces fibres, chaque fleur se tourne du côté d’où vient la lumière, je ne vois pas qu’il y ait là aucun phénomène d’irritabilité, non plus que dans la branche ployée en bas qui redresse insensiblement  ses feuilles et sa sommité vers la lumière qui les frappe.

En un mot, lorsque les racines des plantes s’insinuent principalement vers les points du sol qui sont les plus humides et qui cèdent le plus au nouvel espace que l'accroissement de ces racines exige, je ne me crois pas autorisé par ce fait à leur attribuer de l’irritabilité, des perceptions, du discernement, etc., etc.