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On dit ailleurs : “ Si les animaux montrent des desirs dans la recherche de leur nourriture et du discernement dans le choix qu’ils en font, on voit les racines des plantes se diriger du côté où la terre est plus abondante en sucs, chercher dans les rochers les moindres fentes où il peut y avoir un peu de nourriture ; leurs feuilles et leurs branches se dirigent soigneusement du côté où elles trouvent le plus d’air et de lumière. Si on ploie une branche la tête en bas, ses feuilles vont jusqu’à tordre les pédicules pour se retrouver dans la situation la plus favorable a l’exercice de leurs fonctions. Est-on sûr que cela ait lieu sans conscience ? (Dictionnaire des Sciences naturelles, au mot déjà cité.)

C’est ainsi que, par la citation de faits précipitamment et inconvenablement jugés, l’on introduit dans les sciences des vues et des principes dont il est ensuite difficile de revenir, parce qu’ils ont une apparence de fondement lorsqu’on ne les approfondit pas, et qu’on a l’habitude de les considérer sous ces rapports.

Quant à moi, je ne vois dans aucun de ces faits rien qui indique, dans le végétal qui les offre, une conscience, un discernement, un choix ; rien, enfin, qui soit comparable au phénomène de l’irritabilité animale, et encore moins à celui du sentiment.

Je sais, comme tout le monde, qu’à raison de leurs diverses propriétés, les différens corps de la