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Discussion pour établir les preuves du défaut d’irritabilité dans les parties des végétaux.

Le point essentiel que je dois traiter d’abord, est celui de prouver que le sentiment et l’irritabilité sont des phénomènes très-différens, et qu’ils sont dus à des causes qui n'ont aucun rapport entr’elles. On sait que Haller avait déjà distingué ces deux sortes de phénomènes ; mais, comme la plupart des zoologistes de notre temps les confondent encore, il est utile que je m’efforce de rétablir cette distinction dont le fondement est de toute évidence.

Je montrerai ensuite qu’indépendamment de l’erreur qui fait confondre le sentiment avec l’irritabilité, on a pris, dans les végétaux, certains mouvemens observés dans des circonstances particulières, pour des produits de l’irritabilité ; tandis que ces mouvemens, comme je vais le prouver, n’ont pas le moindre rapport avec ceux qui dépendent du phénomène organique dont il est question.

Pour s’assurer que le sentiment est un phénomène très-différent de celui que l’irritabilité constitue, il suffit de considérer les trois caractères suivans dans lesquels les conditions des deux phénomènes sont mises en opposition.

Premier caractère : Tout animal doué du sentiment