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un passage insensible des plantes les plus imparfaites aux animaux qui sont dans le même cas. Tous les naturalistes l’ont senti ; et c’est, effectivement, en ce point, c’est-à-dire, dans celui qui offre de part et d’autre la plus grande simplicité de l’organisation, que les végétaux paraissent le plus se rapprocher des animaux. S’il y a nuance en ce point, on ne pourra s’empêcher de convenir qu’au lieu de former une chaîne, les végétaux et les animaux présentent deux branches distinctes, et réunies par leur base, comme les deux branches de la lettre V. Mais, je vais faire voir qu’il n’y a point de nuance dans le point cité ; que chacune des branches dont je viens de parler se trouve réellement séparée de l’autre à sa base ; et qu’un caractère positif, qui tient à la nature chimique des corps sur lesquels la nature a opéré, fournit une distinction éminente entre les êtres qu’embrasse l’une de ces branches, et ceux qui appartiennent à l’autre.

Je vais, en effet, montrer que les végétaux n’ont point dans leurs solides de parties véritablement irritables, susceptibles de se contracter subitement dans tous les temps et pendant la durée entière de leur vie, et qu’ils ne sauraient conséquemment exécuter des mouvemens subits, répétés de suite autant de fois qu’une cause excitante les pourrait provoquer.

Je prouverai ensuite que tous les animaux généralement