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débuter par la production des végétaux les plus imparfaits, de ceux qui ont le tissu cellulaire le moins modifié, avant de faire exister ceux qui ont à l’intérieur des canaux multipliés et divers, des fibres particulières, une moëlle et des productions médullaires, en un mot, un tissu cellulaire tellement modifié que leur organisation intérieure paraît en quelque sorte composée. Dès lors, il devient évident que si les végétaux formaient avec les animaux une chaîne nuancée, résultant d’une production graduelle, ce seraient les végétaux à tissu cellulaire le plus modifié qui devraient se lier et, pour ainsi dire, se confondre avec les premiers animaux, avec les animaux les plus imparfaits.

C’est cependant ce qui n’est pas ; et, en effet, je vais montrer que la nature a commencé à-la-fois la production des uns et des autres : en sorte qu’à cet égard, commençant ses opérations sur des corps essentiellement différens par leurs élémens chimiques, tout ce qu’elle a pu faire exister dans les uns, s’est trouvé constamment différent de ce qu’elle a su produire dans les autres, quoiqu’elle ait, de part et d'autre, travaillé sur un plan très-analogue.

Il est certain que si les végétaux pouvaient se lier et se nuancer avec les animaux par quelque point de leur série, ce serait uniquement par ceux qui sont les plus imparfaits et les plus simples en organisation que la nature aurait formé cette nuance, en établissant