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QUATRIÈME DIVISION.
Animaux sans vertèbres n’ayant aucun organe spécial quelconque autre que l’ébauche d’un organe de digestion.

Ici, l’organisation est réduite à un tel appauvrissement d’organes, qu’à l’exception de celui qui sert à leur nutrition, et même qui n’y est pas général, tous les autres organes spéciaux n’existent plus.

Ainsi dans les animaux de cette division, on ne trouve aucun organe spécial,

Soit pour la respiration,

Soit pour le sentiment,

Soit pour le mouvement des fluides,

Soit pour la génération,

&c.

Et parmi ceux de ces animaux qui sont les moins imparfaits ou les moins simples, il n’y a réellement que l’ébauche d’un canal alimentaire qui n’a encore qu’une seule issue, laquelle sert de bouche et d’anus.

Qu’on ne dise pas que les différens organes que je viens de citer comme n’existant plus, s’y trouvent encore, mais qu’ils sont réduits à une petitesse qui ne permet plus de les distinguer. Cette supposition née de l’idée de faire toujours employer les mêmes moyens à la nature, est sans fondement ; car la consistance extrêmement foible des parties de ces corps gélatineux rend impossible l’existence de pareils organes.

Pour que des organes quelconques aient la puissance de réagir sur des fluides et d’exercer les fonctions qui leur sont propres, il faut que leurs parties aient la consistance et la ténacité qui peuvent leur en donner la force.

Le premier besoin qu’a éprouvé la nature en formant immédiatement les plus simples animaux, a été sans doute de les nourrir pour conserver aux individus la vie qu’elle venoit de leur donner. Or, le premier organe qu’il lui a fallu créer, lorsque la très-foible consistance de ces corps gélatineux a pu le permettre, a donc dû être un organe de digestion, un canal alimentaire quelconque,