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— Moqueur, ce n’est ni un vagabondage, ni une loufoquerie. Je lisais les beaux poèmes du Roman sentimental que monsieur Paul Fort lui-même m’a dédicacé.

Jean se rapprocha d’Huguette :

— Je voudrais avoir le talent de Paul Fort pour vous exprimer, en des paroles harmonieuses, mes sentiments d’amitié… d’amitié solide… d’amitié affectueuse, et… tout mon cœur qui ne bat que pour vous.

Elle tendit malicieusement l’oreille :

— Vous avez dit, monsieur ?… je suis un peu dure d’oreille.

Il badina :

— Ne raillez point, ou plutôt, continuez. Votre oreille nacrée est spirituelle et vous avez le profil des femmes brunes de Goya.

Elle tendait toujours l’oreille, avec une aimable affectation :

— Parlez plus fort, monsieur, je ne vous entends pas.

Alors, lui :

— Croyez-vous qu’il me déplairait de crier, à tous ces fous que voilà et qui discutent poésie, que vous êtes entre toutes la