ribles paroles coulaient avec douceur de ses lèvres minces, et, dans ce jeune monde d’écrivains, où l'on s’irritait souvent des prétentions populaires, le dogmatisme de son monocle ne détonnait pas.
Or, en ce soir d’octobre, les langues frétillaient d’importance au Gargantua Couronné. Autour des tables de marbre, assis sur des bancs à dossiers rembourrés de crin, une vingtaine d’étudiants étrangers et d’écrivains parlaient tous ensemble. Derrière chaque banc, une glace reflétait les crinières, les nuques et les carrures des épaules. Ces glaces, faisant le tour de la salle, étaient séparées l’une de l’autre par un étroit panneau de faïence grenue où des Amours aux couleurs criardes nouaient leurs rondes. Au plafond, trois ampoules électriques, voilées de papier rose, éclairaient le tout.
M. Verlinières entra en compagnie de son fils. Celui-ci, Jean, n’avait pas trente années, bien que des cheveux blancs apparussent à ses tempes. Son nez était long et