VI. Sortie de la maison paternelle. — Cependant, son heure est venue, il s’échappe violemment, miraculeusement de sa splendide prison : le coursier céleste franchit les murailles des forteresses démoniaques et traverse le fleuve athmosphérique.
VII. Austérité. — Dès ce moment, la lutte commence : le héros s’attarde au matin, errant qu’il est dans les forêts de l’espace ; mais bientôt il reprend ses forces dans les pâturages célestes ; il boit l’ambroisie et se baigne dans l’eau d’immortalité.
VIII. Défaite du démon. — Il est mûr pour sa mission prédestinée, la conquête de l’Ambroisie et, de la Roue, de la pluie et de la lumière féconde. Il prend possession de l’arbre divin. Le démon orageux accourt le lui disputer ; le héros bienfaisant reste vainqueur ; la sombre armée de Mara, rompue, déchirée, se disperse,
Les Âpsaras filles du démon, les dernières vapeurs qui montent au ciel, essaient en vain d’enlacer et de retenir le triomphateur ; il se dégage de leur étreinte ; elles se tordent, se défigurent, s’évanouissent.
IX. L’illumination parfaite. — Il paraît alors dans toute sa gloire, dans sa splendeur suprême ; le dieu a atteint alors le milieu de sa course.
X. Mise en mouvement de la Roue. — Libre de tout obstacle, il met en mouvement à travers l’espace son disque aux mille rayons, vengé des entreprises de son éternel ennemi.
XI. Nirvana. — Un peu plus tard, il touche au terme de sa carrière ; il va s’éteindre victime prédestinée du sanglier démoniaque et ténébreux ; mais, auparavant, il voit disparaître dans la mêlée sanglante des nuages du soir, toute sa race, tout son cortège lumineux.
XII. Funérailles. — Il disparaît lui-même dans l’Occident embrasé de ses derniers rayons comme dans un bûcher gigantesque et le lait des vapeurs peut seul éteindre à l’horizon les dernières flammes de ses diverses funérailles.
Impossible de mieux imaginer et de mieux dire. On croirait lire un hymne à Adithya, cette divinité solaire universellement adorée dans le Nord-Ouest de l’Inde lors de la visite des deux pèlerins Chinois et qui tient une si grande place dans la fête bouddhique quinquennale que Hiouen Tsang vit célébrer à Praya, au confluent sacré de la Jumna et du Gange.