Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 30 —

Vinaia ou discipline.

Le Vini Pittagat, dans sa teneur définitive, se renferme dans l’exposition des péchés formels et de choses simplement à éviter ; c’est une discipline ou code prohibitif dont quelques règles ont dû être modifiées pour certains climats.

La collection du Vinaia (Vini Pittaga), a été nécessairement, comme celle des Suttras (Suttra Pittaga) transmise par la mémoire d’abord, puis écrite sur le papier à la même époque que nous indiquerons plus loin.

Aujourd’hui les livres du Vinaiase partagent chacun en deux parties : celle du Pratimauk, péchés, vœux et leurs explications ; celle du Vinaïavaktou qui s’occupe de l’ordination, des occupations suivant les saisons etc.

On a fait, pour l’usage quotidien des religieux, sous le nom de Pratimauk, un abrégé du Vini-Pittagat, qui se trouve dans tous les pays bouddhistes. Les divers péchés que les religieux peuvent commettre sont des contraventions à 227 règles, au nombre desquelles se trouvé l’expiation par l’aveu public des fautes, la confession publique.

Cet aveu était déjà recommandé par Manou, livre XI, versets 227, 228, 229, 230, 231, 232, mais d’après le verset 229, le repentir procurait surtout la purification d’une souillure du corps, le verset 231 fait reposer la vertu sur la crainte des châtiments futures et par conséquent sur l’intérêt ; le verset 23.2 est presque une prescription pénale dans un but social. Au fonds, rien d’élevé dans cette doctrine des Brahmes ; rien qui se rapporte soit à la haute raison et au but de perfection, objectifs des disciples de Confucius, soit à l’amour divin dont se nourrit le Christianisme ; les pénitences et expiations, détaillées si longuement par Manou, pouvaient couler beaucoup au corps et à la bourse, mais ne demandaient rien à l’âme.

Bouddha fit de la confession une institution morale ; le repentir, l’aveu, le ferme propos étaient, à ses yeux, presque exclusivement un moyen d’avancer dans la voie des mérites, de s’éloigner de celle des démérites.

Tous les ans dans le principe, et ensuite tous les 3 ou 3 ans, les laïques ou simples fidèles étaient convoqués,