Pour empêcher que la doctrine du maître ne se perdit en mille traditions et interprétations divergentes, et surtout que la discipline ne se relachât parmi les religieux, Kaciapa, le disciple de Bouddha, qui avait le plus d’autorité par sa science et sa perfection et que les modernes Bouddhistes appellent le premier patriarche, réunit en Concile, avec l’appui du roi Azadatah, 300 religieux, dans la grotte de Sattapani qui existe encore dans la montagne de Vaihara près de Radzagio.
On posa d’abord et on admit un unanimement deux principes :
1o Il n’y a d’orthodoxe que ce qui a été enseigné par Bouddha, et d’obligatoire que ce qu’il a déclaré tel expressément.
2o Tout ce qui est d’accord avec le bon sens, ou en parlant d’une manière générale, avec les circonstances, est d’accord avec la vérité et doit être pris pour guide, et c’est cela seul qu’a pu enseigner Bouddha.
Bouddha avait toute sa vie, insisté sur ces deux principes, en vue de garder ses disciples de l’exagération ; et des extrêmes dans la conduite de la vie, des subtilités et de l’absolu dans la doctrine.
Mais, à mesure que l’on s’éloigna davantage du point de départ, on interpréta le second principe dans un esprit tout-à-fait opposé et on admit que tout ce qui pouvait par le raisonnement, même le plus subtil et le plus ardu, être déduit directement ou transversalement (nous retrouverons cette expression plus loin) de l’enseignement attribué à Bouddha, pouvait être introduit dans la doctrine, ce qui conduisit à des écarts extraordinaires.