Qu’il ne recherche les livres qui traitent de fausses sciences ; qu’il n’embrasse pas une profession pour vivre ; qu’il renonce aux raisonnements qui produisent les disputes ; qu’il ne s’attache obstinément à aucune opinion.
8. Qu’il ne recrute pas d’élèves ; qu’il n’étudie pas de nombreux livres ; qu’il n’emploie pas de gloses et n’entreprenne pas de fonder (des écoles) quelque part que ce soit.
9. La profession d’ascète n’est pas à elle-seule une cause de mérite pour l’homme magnanime, calme et d’un esprit égal. Un tel homme, peut porter ou rejeter les signes distinctifs de son ordre.
10. Cachant ses insignes et ne laissant voir que son but, qu’il se montre aux hommes comme un insensé et un ignorant, quoiqu’il soit sage, et comme un muet quoiqu’il soit inspiré. »
C’est le portrait de l’ascète Vichouviste après le Bouddha, mais avant l’arrivée des Occidentaux ; il ressemble beaucoup à celui de Manou sauf quelques différences provenant sans doute du Bouddhisme.
On fait dire à un Ascète : (c’est le type actuel de l’Ascète).
36. Inactif, content de ce que me fournit le hasard, s’il ne me vient rien, je reste maître de moi-même, couché pendant plusieurs jours comme le grand reptile.
37. Je mange tantôt beaucoup tantôt peu, et des aliments les uns bons, les autres mauvais.
38. Quelquefois c’est une nourriture qui m’est offerte avec foi, tantôt elle m’est abandonnée par l’orgueil ; et je la prends même ayant mangé, en quelque lieu que ce soit, le jour, la nuit, à l’aventure.
39. Je porte pour vêtement du lin, de la soie, une peau, des haillons, l’écorce des arbres, ou la première chose que je trouve, jouissant de ce que m’offre le destin et l’esprit toujours satisfait.
40. Je dors quelquefois sur la terre, sur le gazon, sur des feuilles, sur la pierre, ou sur des cendres ; d’autrefois dans un palais, sur un lit ou sur le duvet sans rien, désirer autre chose.
41. Quelquefois, sortant du bain, le corps frotté de substances onctueuses, bien vêtu, portant une guirlande et des parures, je me promène en char sur un éléphant où à cheval ; d’autrefois, seigneur, je vais nu comme un démon.
42. Je ne loue pas plus que je ne blâme ceux dont les senti-