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À la base de chaque Sakhala est le vide ; au-dessus du vide est le monde du vain ou de l’air ; au-dessus celui de l’eau ; au-dessus la grande terre qui repose sur un lit de miel vierge.

Au centre de la terre de chaque sakhala est un mont Maha Mérou (grand Mérou) qui a une hauteur de deux cent mille myriamètres. À son sommet est le Dewa loka dont Sakra (Brahma) est le Régent.

Entre le mont Mérou et le cercle extérieur du sakhala, il y a six cercles concentriques de rocher embrassant des mers dont la profondeur va en diminuant à mesure que l’on s’éloigne du centre et qui sont peuplées de poissons de grandeurs diverses qui atteignent plusieurs milliers de kilomètres.

Dans chaque terre, il y a quatre continents dont les habitants ont la figure de même forme que le continent lui-même carrée, demi-lune, circulaire et la nôtre ; notre séjour s’appelle Djambudjiva. Innombrables étaient primitivement et même du temps de Bouddha, les villes, les ports de mer, les royaumes du Djambudjiva.

Notre terre est soumise à une série de destructions et de restaurations sans commencement ni fin. Il y a pour une des révolutions ou vies de notre monde trois grands cycles dont chacun dure un asankijaka (l’unité suivie de 140 zéros d’années,) la destruction, la continuation de la destruction, et la formation ; la continuation de la formation ; en tout un mahakalpa (4320 millions d’années.)

L’âge de l’homme dans un monde croît depuis 10 ans jusqu’à un asamkyaka d’années.

Il y a dans chaque continent ; six dewa lokas, ou parades des dewas encore passionnés ; seize rupa brahmalocas où existe encore la forme, mais sans la passion ; quatre arupa brahmalocas, sièges où la forme a disparu.

Ils se distinguent par la durée des jours et celle du temps que l’on y passe et qui va toujours en augmentant : Les âges de tous ces séjours additionnés ensemble donnent un total de 12 milliards 285 millions d’années.

Il y a enfin 8 narakas ou séjours de punition. Toute cette cosmogonie se retrouve à peu près textuellement dans les Pouranas ainsi que nous le verrons plus loin au Baghavata Pourana ; elle est aussi la même que celle des Djaïns ; d’où il faut conclure que le Bouddhisme a partout