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on pourrait attribuer son excellence à sa nature de Déva ou de Brahma et non à sa nature de Bouddha.

Il ne serait point aimé, écouté par toutes les espèces d’êtres sans exception, tous ne seraient pas convertis.

Mais quoiqu’il naisse homme, il peut apparaître par une naissance apparitionnelle (magique).

Le corps du Bouddha était sujet à la souffrance et à la maladie. — Cela ne tient pas à lui, mais à une cause générale opérant dans le moment où cette souffrance s’est produite ou bien à sa participation à la souffrance des autres par l’effet de sa bienveillance.

D’après un Soutra, Bouddha a dit à Ânanda : Il n’y a rien de caché dans la doctrine du Thatagata.

On pourrait en conclure que Bouddha n’a point eu de doctrine secrète et que tous les développements ultérieurs du Bouddhisme sont des altérations. C’est en effet ce que prétendent en général les Bouddhistes de Ceylan. Cependant, il est difficile d’admettre qu’il n’a pas eu un enseignement supérieur ou du moins plus explicite, pour les disciples les plus avancés, et que cet enseignement renfermait en germe les développements de sa religion qui n’ont point été empruntés au Brahmanisme. La légende prétend que tous ceux qui entendaient le Bouddha, entraient dans le chemin de la perfection, même les animaux, mais ceux-ci ne pouvaient avancer dans ce chemin qu’après une renaissance.

On possède une relation intéressante de l’état intérieur de Ceylan et par suite de son état religieux par Robert Knox qui y fut captif de 1639 à 1680. Le Bouddhisme y était florissant ; les viharas et les temples étaient d’une grande richesse et possédaient des terres immenses, les meilleures de l’île. Les fermiers des viharas étaient les plus heureux de l’île, ils tenaient admirablement les terres moyennant des redevances assez légères qui étaient affectées à l’entretien des temples, des viharas et des stoupas, aux frais du culte et au traitement du nombreux personnel attaché à chaque communauté.

À certaines époques de l’année des femmes allaient mendier pour le Bouddha portant dans leurs mains son image couverte d’un voile blanc. On donnait ou de l’huile pour Bouddha, ou du riz pour l’offrande à lui faire, ou de la toile, ou même de l’argent. Cette quête était un