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immatériel, soit partie matériel et partie immatériel, soit ni matériel, ni immatériel dont la durée est finie ou infinie, ou un mélange des deux, ou ni finie ni infinie dans lequel les perceptions sont ou simples ou divergentes, limitées ou illimitées, heureuses, malheureuses, mélangées de plaisirs ou de peines, ou sans peine ni plaisir. Les sept classes suivantes croient à une existence inconsciente comme terme final.

Les 6 classes qui viennent ensuite, croient que la mort est une annihilation temporaire ou définitive.

Enfin les cinq dernières raisonnent sur les moyens d’atteindre le bonheur parfait ou la béatitude. Après avoir fait cet exposé, le Sutra ajoute : Selon Gautama, la vérité pure, sans mélange, ne se trouve que dans son bana ou enseignement.

Les autres maîtres ont pu voir chacun une partie de la vérité ; lui seul la possède toute entière et sans nuage, non pour l’avoir apprise d’un autre, mais par sa propre intuition et création.

Aucune des soixante-deux opinions énumérées ne sont vraies ; par conséquent l’état de l’existence future n’est : ni conscient ni inconscient ni matériel ni immatériel ni heureux ni malheureux et pourtant la mort n’est pas l’annihilation. Nous existons et nous n’existons pas. Nous mourons et nous ne mourons pas.

Cela paraît contradictoire ; mais cette apparente contradiction ne vient que de la complication du système. Il y aura un état futur d’existence, mais l’individu ne sera point tel qu’il est en ce monde. Quoique la mort détruise ce qui existe, elle n’annihile point la force ou virtualité inhérente à cette existence. Pour les fidèles de Ceylan, Bouddha est le plus fort, le plus puissant, le plus compatissant, le plus méritant, le plus beau de tous les êtres. Nul autre n’a une démarche pareille. Celui qui prononce pieusement son nom ou qui donne en son nom un peu de riz obtiendra le Nirvâṇa. L’oreille ne peut rien entendre, l’esprit rien concevoir d’excellent comme le Bouddha. Il en est de même de la Loi et de l’assemblée qu’on ne sépare jamais de lui.

Malgré cette suprématie, les Bouddha sont des hommes. Si un Bouddha apparaissait comme un déva ou un brahma,