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agissant comme « Mère du Monde » serait alors Prakriti la nature universelle.

Le retour des êtres dans le sein du non Etre ou d< Nivriti, parait une solution plus saisissable, au moins pour les Chinois, très réalistes et très positifs, que celle de l’extinction de l’âme dans la divinité, ou celle de le métempsykose ; au moins elle demande beaucoup moins d’efforts d’abstraction et de préoccupations.

La rétribution, ou plutôt la punition appartiendrait ah Ciel. « La justice du Ciel, est immense, ses mailles sonl écartées, mais elles ne laissent échapper personne. »

Suivant une habitude très répandue dans le monde Oriental, Lao Tseu fait usage des nombres, sous une forme sacramentelle, pour l’exposé de ses théories, notamment dans le passage suivant :

« Les assesseurs ou compagnons de la Vie sont au nombre de 13 et les assesseurs de la mort également au nombre de 13. »

La doctrine morale de Lao Tseu consiste à rappeler l’homme à l’état de nature : La nature de l’homme est bonne, il faut lui laisser son cours ; l’activité humaine ne peut qu’en troubler l’action spontanée et bienveillante. Il n’y a pas lieu à l’amélioration morale, « celui qui conserve le Tao garde ses défauts ». Le Tao est V asile de tous les êtres, le trésor de l’homme vertueux. L’homme qui connaît le Tao est épal aux succès et aux revers, au gain et à la perte, à l’honneur et à l’ignominie. Le sage arrive sans marcher ; sans agir, il accomplit de grandes choses. Le dernier terme de la perfection, c’est le non agir.

De là le dogme du non agir qui prescrit virtuellement et explicitement une imperturbable apathie, une quiétude parfaite. Il est exprimé en propres termes dans le 2 e, le 3e, le 27°, le 38 e, le 43 e, et le 47 e chapitre du Tao the king. Lao Tseu en admet toutes les conséquences : La vie solitaire et silencieuse, le mépris des richesses, celui du corps poussé par quelques-uns de ses disciples jusqu’à ses dernières limites, jusqu’à la suppression de la propagation de l’espèce ; l’abstention de tout travail corporel et même de celui de la pensée, alors même que ce travail s’opère en vue de pratiquer le bien ; l’absence du prosélytisme. La seule vertu à ses yeux est celle qui s’ignore et se produit sans qu’on y ait songé. Haute vertu, pas