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hiérarchie de bons esprits Ken, serviteurs de l’Empereur et ennemis des mauvais esprits les Kouéï. Enfin, il décrète une réforme religieuse décrite dans le Tcheou li, livre qui existe pour une partie depuis 3000 ans avant Jésus-Christ.

La dynastie des Tcheou régna plus de 900 ans et fit progresser la Chine, bien que les Annales et les livres de Confucius la représentent comme en décadence à cause du morcellement de l’Empire entre de grands vassaux ; mais ce morcellement ne parait avoir ou d’effets funestes que dans les trois derniers siècles où la Chine se décomposa en plus de 150 états ; alors l’anarchie fût à son comble. — L’ancienne constitution politique et morale de la Chine se trouve exposée dans les Kong de Confucius, non avec impartialité, mais de la manière qu’il a jugé la plus utile pour appuyer ses vues comme législateur.

Il y avait eu jusque-là en Chine, faisant sans doute contraste avec les magiciens et sans attaches officielles, des sages, pour la plupart des solitaires, jouissant d’une renommée de savoir et de vertu, et que les princes consultaient. Ils répondaient aux Brahmes ascètes et aux Munis de l’Inde. Le principal objet de leurs spéculations était le Tao.

D’après l’un des plus anciens solitaires, ce le Tao est obscur et caché ; on ne peut le voir ni l’entendre ; immobile et inaltérable, il n’opère point avec un corps ; il ne se meut point quoiqu’il soit ce qu’il y a de plus subtil. Il prévoit ou plutôt il voit, par une intuition directe, tout en dedans de lui-même. »

Le Li-li, livre de Confucius, en fait, d’après les anciens, dit-il, le type de la perfection, telle qu’il la comprend et veut la faire comprendre. Il lui attribue toutes les vertus morales et surtout les vertus publiques ou civiques, le dévouement à l’État comprenant la résistance jusqu’à la mort aux Caprices et aux erreurs des tyrans[1], l’humilité ou du moins la modestie, la privation et le renoncement.

Un Yu Kioo, école de cour et d’administration origine du corps des lettres, ajouta ace portrait.

  1. On voit par là que, dans ces temps reculés, les Empereurs étaient contenus par la loi et parle haut caractère des Ministres et des Magistrats.