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pouvoir en organisant l’inspection partout et créant le ministère de la police.

Il a pour successeur le général Yu qui fixe la loi d’hérédité Impériale. Pour guérir le peuple de l’adoration des Génies et des Spectres, il fait peindre leurs formes laides et grimaçantes sur les vases qui représentent les Provinces de l’Empire et, par le ridicule, les fait tomber ainsi que les magiciens dans le mépris. Il développe l’agriculture par la création des réservoirs et des Canaux d’irrigation.

Après ces trois Empereurs, les Dynasties des Hia et des Chang règnent chacune 500 ans de 2205 à 1766 et de 1766 à 1722. La première distribue la terre aux familles ; chaque famille reçoit sa quote-part à titre d’usufruit et la cultive moitié pour son compte, moitié pour celui de l’Empereur sous la surveillance de l’État.

Les révolutions qui se lient aux dispositions de la loi agraire et les luttes entre les Magiciens et les lettrés remplissent la première partie de l’histoire de la Chine. Le fondateur de la dynastie des Chang double les avantages faits précédemment aux cultivateurs. Cette dynastie finit comme la précédente par la faveur que ses derniers membres accordent aux Magiciens et à la religion des esprits[1] et par les débauches et les cruautés du dernier Empereur Cheou Sui et de sa femme Meghi qui faisaient éventrer des femmes enceintes pour observer les mouvements du fœtus et inventaient des supplices pour jouir des nouvelles formes des spasmes de la douleur.

La dynastie des Tcheou règne ensuite de 1122 à 878, son fondateur Vou-vang améliore encore la loi agraire et remplace la centralisation Impériale par la division du territoire entre des Seigneurs responsables du contingent financier et militaire, sorte de bureaucratie armée. Il tolère les dieux, les esprits et les magiciens. Désespérant de vaincre la superstition populaire, il organise une

  1. On prétend que l’Empereur Ti-Yih de la dynastie des Thang qui vivait environ quatre siècles avant Moïse répandit en Chine le culte des Idoles qu’il appela « Génies du Tien ou génies célestes. C’était sans doute pour les opposer aux mauvais esprits dans la croyance populaire ; plus tard tout culte idolâtrique a été condamné et alors on a appelé Ti-Yih prince sans foi.