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TITRE II
LA CHINE AVANT INTRODUCTION DU BOUDDHISME
1. La Chine jusqu’à l’an 600 avant J.-C.

Impropres à l’idéal, ennemis du merveilleux, passionnés pour l’exactitude, les Chinois mettent dans leurs écrits toute la précision et la clarté possibles. Nous comprenons leurs philosophes, leurs poètes, tous leurs livres, comme s’ils étaient écrits en français ; leur histoire officielle, d’une rigueur mathématique, n’admet aucune fable et la science moderne ne trouve rien à y redire.

Leur tribunal de l’histoire fondé depuis un temps immémorial, est composé de hauts fonctionnaires chargés d’enregistrer tous les événements. On les choisit d’une impartialité et d’une compétence absolues ; leurs rapports rédigés comme des procès-verbaux sont jetés dans le trou d’un secrétaire et ne sont lus qu’après l’extinction de la dynastie régnante. On est ainsi garanti contre l’adulation pour le pouvoir, mais non contre l’esprit de corps et de secte, car les hauts Mandarins appartiennent tous au corps des lettres attachés aux doctrines de Confucius et ennemis passionnés des religions de Lao Tsé et de Bouddha. Il faut tenir grand compte de cette circonstance dans l’appréciation des événements racontés par les grandes Annales, la seule source des renseignements que l’on possède.

En Chine les religions sont tellement mêlées entre elles, et les événements politiques et sociaux tellement liés aux