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constitué est celui des mandarins et des lettrés qui se recrutent et avancent uniquement par des examens. On ne saurait citer la Chine comme un heureux exemple en faveur de ce mode de promotion. On peut penser toutefois que la faute n’est pas au système en lui-même, mais à la race inférieure à laquelle il est appliqué.

Les terres sont la propriété de l’Etat qui les distribue entre les cultivateurs pour qu’ils puissent à la fois gagner leur subsistance et remplir le trésor public. C’est sur la loi qui règle les rapports entre les cultivateurs et l’Etat qu’ont roulé toutes les révolutions de la Chine. La base de la famille a maintenu jusqu’aujourd’hui l’autonomie communale.

7. Pénalité légale.

Toute la pénalité légale est évaluée en coups de bambou jusqu’à 250 coups. Dix coups constituent le premier degré de punition. Au-delà de 150 coups, on remplace 50 coups par un an de bannissement. Au-delà de 250 coups, soit 150 coups et deux ans de bannissement, c’est la cangue, l’esclavage la décollation et enfin la mort lente et cruelle.

Les prisons sont des réduits infects, les geôliers choisis souvent parmi d’anciens criminels, sont les bourreaux des prisonniers ; quelquefois même ils concourent aux exécutions (voir la relation de la captivité de Ms r .Ridel en Corée). Les prisonniers, s’ils ne sont pas nourris par leurs proches ou par des sociétés de bienfaisance risquent de mourir de faim. Les bourreaux abrégent ou aggravent les souffrances des exécutions suivant qu’ils sont ou non payés par les familles des patients.

Les principes sur lesquels repose la pénalité légale sont inhumains et surannés malgré leur sagesse apparente.

En tête du code de Gialong (1812) on lit : « Châtier afin de n’avoir plus à châtier ; établir des peines dans le but de n’avoir plus besoin de peines. »

Dans ce dernier but, on a fait le châtiment atroce afin qu’il servît d’épouvantail.

D’après le Chou king de Confucius :

1° Les lois seules peuvent fixer les peines ; le juge ne