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Cela remplace le décor, quelquefois cependant l’acteur arrive en tenant à la main le rocher noir lui-même peint sur une planchette.

Les accessoires sont aussi imaginaires que le décor. Lorsqu’un acteur tient la jambe levée pendant un certain temps, cela veut dire qu’il est à cheval. S’il fait siffler l’air d’un coup de cravache, c’est qu’il part au grand galop ; les autres acteurs qui l’entourent sont censés le perdre de vue et tandis que, dans l’esprit du spectateur, il s’éloigne ventre à terre, il se retire en réalité d’un petit pas tranquille et noble.

Si un acteur se présente tenant à chaque main un carré d’étoffe sur lequel est peinte une roue, cela veut dire qu’il est en voiture. Pour descendre de son char, il passe ces morceaux d’étoffes à un garçon de théâtre qui les remise sous son bras.

Pour indiquer qu’un acteur est en barque, un garçon d’accessoire le suit pas à pas armé d’une rame qu’il tient comme un gouvernail.

Dans une pièce représentée à Hong-Kong, il y avait une scène d’inondation. Une femme échevelée et évanouie était portée sous le bras d’un héros de la pièce. On apportait une large table et le héros, avec son précieux fardeau, montait dessus en disant : « Le fleuve grossit toujours. » Alors on mettait sur la table une autre plus petite, puis sur celle-ci un guéridon ; puis sur le guéridon des tabourets (l’eau montant toujours). L’acteur, sans lâcher la dame évanouie, gravissait la pyramide ainsi formée ; et comme les autres acteurs qui venaient pour délivrer le couple, n’auraient pu se tenir sur le tabouret du sommet, la dame en descendait à la force des bras, le héros en faisait autant et l’intrigue se continuait en présence de la dame redevenue évanouie et du héros qui disait : « nous sommes sur une haute montagne entourée d’eau. »

Les guerres sont fréquentes sur le théâtre chinois. Elles se font ainsi :

Un groupe d’hommes portant des drapeaux entre par la porte de droite, traverse la scène et sort par la porte conséquence de ce que les Indous et les Chinois n’ont point d’édifices pour les représentations dramatiques et n’ont que des comédiens ambulants.