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les gladiateurs s’exerçaient nus par des combats préparatoires. Cachées dans une loge, elles assistaient à leurs luttes, faisaient leur choix et ensuite se faisaient amener ceux qui pouvaient le mieux les satisfaire.

Juvénal, Sat. VI. — « Il est des femmes qui aiment les timides, eunuques, leurs baisers sans fougue, leurs figures imberbes. Avec eux, elles n’auront pas besoin de recourir à l’avortement, et malgré cela elles jouiront à souhait. Car elles prendront soin que leur futur gardien ne soit fait eunuque qu’après le développement complet de sa virilité. Pour les dimensions, son pieu ferait envie à Priape. Il est remarqué et universellement connu dans les bains publics. Qu’il dorme donc près de la femme de son maître ; mais, ô Posthume, garde-toi de lui donner ton mignon à raser ou à épiler. »

N° 3. — Cruauté des dames Romaines, comparée à la douceur des Indiennes. Ovide, Art d’aimer, livre III.

« J’aime à assister à votre toilette, à voir vos cheveux dénoués sur vos blanches épaules. Mais je ne puis souffrir que vous déchiriez avec vos ongles le visage de votre femme de chambre ou que vous lui meurtrissiez le bras[1], et qu’elle mouille votre chevelure de ses pleurs et de son sang. »

Martial, dans son épigramme 46, maudit Lalegée qui a maltraité cruellement sa femme de chambre pour une maladresse en la coiffant. Mais rien n’égale les traits de Juvénal, toujours dans la Satyre VI.

« Si la nuit le mari a tourné le dos à sa moitié, l’intendante est perdue ; on dépouille nue la coiffeuse. Si le lituanien s’est fait attendre, on le punira du sommeil de son maître.

« Les férules celaient par la violence des coups, le sang jaillit sous les fouets et les verges.

« On a des bourreaux à l’année. Ils frappent ; l’illustre épouse se farde le visage. Ils frappent ; elle tient cercle avec ses amies, elle admire les dessins d’une robe brochée d’or. Ils continuent ; elle parcourt les longues colonnes d’un journal. Enfin, las de frapper, les bourreaux demandent trêve. — Sortez, crie-t-elle alors, justice est faite.

« — En croix l’esclave ! — Mais quel crime a-t-il commis ? demande le mari, où sont le délateur et les témoins ? Qu’on entende la cause ! Il n’est jamais trop tard pour faire mourir un homme.

« — Imbécile ! un esclave est-il un homme ? Coupable ou non, il mourra, je le veux. »

Lorsqu’un gladiateur vaincu dans l’arène attendait son sort de la décision des spectateurs, on sait que les femmes étaient toujours les plus impitoyables.

N° 4. — Ce qui, en Europe, plaît aux femmes selon leur nationalité.

En Europe, la conduite à tenir avec les femmes pour leur plaire dépend de leur caractère.

  1. On voit dans les musées d’antiquités une sorte de pinces qui servaient aux dames Romaines pour stimuler ou punir leurs esclaves ; très acérées, elles déchiraient la chair et faisaient venir le sang.