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CHAPITRE II


Des embrassements ou étreintes.


Les embrassements pour se témoigner un amour réciproque, sont de quatre sortes : par le toucher, par la pénétration, par le frottement ou la friction, par la pression.

Le premier a lieu lorsqu’un homme, sous un prétexte quelconque, se place à côté ou en face d’une femme, de telle sorte que les deux corps se touchent.

L’embrassement par pénétration se produit lorsque, dans un lieu solitaire, une femme se penche pour prendre quelque objet, et pénètre, pour ainsi dire, de ses seins l’homme qui, à son tour, la saisit et la presse[1].

Ces deux premières sortes d’embrassement se font entre personnes qui ne peuvent se voir et se parler librement.

Le troisième embrassement a lieu quand deux personnes qui se promènent lentement, dans l’obscurité, ou dans un lieu solitaire, frottent leurs corps l’un contre l’autre.

Lorsque, dans les mêmes circonstances, l’un des amants presse fortement le corps de l’autre contre un mur ou un pilier, c’est de l’embrassement par pression.

  1. Ce passage fait supposer qu’à l’époque où écrivait Vatsyayana les femmes allaient le sein nu, comme cela a lieu encore aujourd’hui dans quelques basses castes et pour les Pariahs. Dans certaines peintures ou sculptures très anciennes, on voit les femmes, même celle du roi, avec la gorge découverte.