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APPENDICE AU CHAPITRE I


N° 1. — Bhartrihari (l’Amour, stance 26). « Heureux ceux qui baisent le miel des lèvres des jeunes filles couchées dans leurs bras, la chevelure dénouée, les yeux langoureux et à demi-clos, et les joues mouillées de la sueur qu’a provoquée la fatigue des plaisirs d’amour. »

N° 2. — Les caresses et mignardises précédemment décrites sont considérées par les Hindous, par les poètes latins et par beaucoup d’auteurs modernes, comme les excitants les plus efficaces à l’amour charnel.

Le docteur Gauthier pense, au contraire, que l’homme doit agir sur le cœur et sur l’imagination bien plutôt que sur les sens pour préparer la femme à l’union ou augmenter son amour. Il a sans doute raison quand il s’agit de la généralité des femmes honnêtes ; en tout cas, il est bon de ne recourir aux moyens physiques qu’après avoir épuisé tous ceux qui ménagent la pudeur et la délicatesse.

N° 3. — De tous les théologiens catholiques, les Jésuites sont, on le sait, les plus indulgents ; il suffit donc de citer le P. Gury pour comparer, sur les sujets semblables, les casuistes brahmaniques et catholiques.

Théologie morale, 413. — « Les baisers et les attouchements sur les parties honnêtes ou peu honnêtes constituent des péchés mortels, si on y cherche le plaisir charnel ; véniels, s’il n’y a que de la légèreté, de la plaisanterie, de la curiosité, etc.

« Ils ne sont pas coupables, si c’est la coutume ou si l’on agit par politesse ou par bienveillance.

415. n° 4. — « Mais doivent être considérés comme péchés mortels les baisers et attouchements sur les autres parties du corps que la décence et la pudeur prescrivent de voiler ; tels, par exemple, que les baisers sur les seins, surtout entre personnes de sexes différents et aussi les baisers prolongés sur la bouche, notamment si on y introduit la langue. »

416. — « Les attouchements sur les parties honteuses ou qui y confinent, même lorsqu’ils ont lieu par dessus le vêtement, constituent, en général, un péché grave, à moins qu’on ne le fasse par pétulance, par plaisanterie, par légèreté ou en passant.

« À plus forte raison, en dehors du cas de force majeure, il y a péché mortel toutes les fois qu’on touche pour le plaisir les parties honteuses de sexes différents. »

418. — « Regarder les parties honteuses ou les parties avoisinantes d’une personne d’un autre sexe constitue un péché mortel, à moins que ce ne soit de loin ou pendant fort peu de temps. »

918 P. Gury. Théologie morale. — « Tout ce qui est nécessaire pour accomplir l’acte conjugal ou pour le rendre plus facile, plus prompt ou plus parfait, est abso-