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L’école de Babhravya professe qu’il est permis de jouir de toute femme qui a eu cinq amants ; mais Ganakipoutra pense que, même dans ce cas, il doit y avoir des exceptions pour les femmes d’un parent, d’un brahmane savant et du roi. Vatsyayana dit que peu de femmes résistent à un homme bien secondé (N° 2, Appendice).

Il est défendu de s’unir aux femmes énumérées ci-après :

Lépreuses, lunatiques, rejetées de la caste, ne sachant pas garder les secrets, exprimant publiquement leur désir charnel, (N° 3, Appendice), atteintes d’albinisme (elles sont impures), et celles dont la peau, d’un noir intense, a mauvaise odeur.

Femmes amies[1], Femmes de la parenté (N° 4, Appendice) ; femmes ascètes avec lesquelles l’union sexuelle est interdite.

Sont réputées femmes amies avec lesquelles l’union sexuelle est interdite :

Celles avec lesquelles nous avons joué dans la poussière (amies d’enfance), auxquelles nous sommes liés d’obligation pour services rendus.

Celles qui ont nos goûts et notre humeur.

Celles qui ont été nos compagnes d’études.

Celles qui connaissent nos secrets et nos défauts comme nous connaissons les leurs.

Nos sœurs de lait et les jeunes filles élevées avec nous ; les amies héréditaires, c’est-à-dire appartenant à des familles unies par une amitié héréditaire.

Ces amies doivent posséder les qualités suivantes : la sincérité, la constance, le dévouement, la fermeté, l’exemption de convoitise, l’incorruptibilité, une fidélité à toute épreuve pour garder nos secrets.

  1. Ce respect pour les amies dont la liste est assez longue ainsi que celle de leurs qualités, honore les Hindous. Nous ne retrouvons pas ce scrupule louable au même degré en Europe où beaucoup de gens ont peine à croire à une amitié platonique entre personnes de sexes différents.