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« Est-ce donc ainsi, me dit-elle, que tu dors nonchalamment ?

« Comme nos bras s’enlaçaient en mille nœuds divers !

« Mais l’obscurité nuit aux jeux de l’amour.

« Les yeux sont les guides de nos transports.

« Endymion, par sa nudité, charme la chaste Diane qui vient, nue, reposer près d’un mortel.

« Cesse de voiler tes attraits sur la couche ou bien je déchirerai ce fin odieux ; et même, si la colère m’emporte, ta mère en verra les traces sur tes bras.

« Livre-moi ces globes charmants qui se soutiennent d’eux-mêmes ; que mes yeux se rassasient tandis que les destins le permettent. Vivant ou mort, c’est à toi que j’appartiens pour toujours.

« Si tu m’accordes encore de semblables nuits, une année sera pour moi plus qu’une vie.

« Prodigue-les-moi, ces nuits, et je deviens immortel dans tes bras.

« Une seule nuit de toi peut, du dernier des hommes, faire un dieu. »




SECTION II. — L’extérieur.
§ I. — Fêtes religieuses.


À certains jours propices (fastes) une société d’amateurs s’assemble dans le temple de la déesse Sarasvati (déesse des beaux arts).

Là, on essaie les chanteurs récemment arrivés dans la localité. Le lendemain on leur donne quelque gratification et l’on retient ceux qui ont plu

Les membres de cette société agissent ainsi dans les temps de détresse comme dans ceux qui sont prospères.

Ils exercent l’hospitalité envers les étrangers qui sont venus à la réunion.

Ils agissent de même lors des autres fêtes en l’honneur de quelque divinité.