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APPENDICE AU CHAPITRE III


N° 1. — Il y a dans le Kama-Soutra mille choses qui peuvent dépraver une jeune fille, et que, conséquemment, elle doit ignorer, lors même qu’elle est mariée aussitôt qu’elle a atteint l’âge de puberté, comme il est d’usage dans l’Inde.

Dans cette contrée, tout est fait pour provoquer les désirs charnels, même chez les jeunes enfants des deux sexes.

Les chars sacrés sur lesquels ou promène les images des Dieux, dans les grandes fêtes publiques, sont chargés de peintures et de sculptures d’une obscénité indescriptible, publiquement exposées à tous les regards, sans que personne songe à en éloigner les enfants.

À la jeune fille indienne s’appliquent pleinement les vers d’Horace :

« ………. Incestos amores
A tenere méditatif ungui. »

Dès la plus tendre enfance, elle rêve d’impudiques amours.

N° 2. — Sauf quelques sculptures d’un naturalisme naïf dans des cathédrales du moyen âge et quelques pratiques équivoques, restes du paganisme qui lui ont survécu, ou ne trouve rien de pareil chez les chrétiens d’aucune confession.

On lit dans le P. Gury (traduction P. Bert) :

« 417. — Les regards jetés sans raison sur des choses honteuses constituent des péchés graves ou légers, suivant l’intention de la personne, le dégré de turpitude et le danger de consentement à la débauche.

« En pratique, on excuserait difficilement d’un péché mortel un homme qui regarderait les parties honteuses d’une femme peinte, parce qu’il ne pourrait guère éviter d’y prendre un plaisir.

« 420. — 1° C’est un péché grave, en général, de parler, même par légèreté, de l’acte conjugal, de ce qui est permis ou défendu entre époux, des moyens d’empêcher la conception, de procurer la pollution ; surtout, si c’est entre jeunes gens de sexes différents.

« 2° Il y a grave péché à dire des choses honteuses par le seul plaisir qu’on trouve à y penser.

« Le confesseur ne recommande à de jeunes époux que l’abstention de ce qui pourrait aller contre le but du mariage, la procréation. »

Ainsi, la morale chrétienne est très sévère pour tout ce qui concerne la pureté.

N° 3. — L’éducation des belles par Ovide.

Les listes des (soixante-quatre) arts libéraux et des (soixante-quatre) talents de voluptés, avec les portraits de la Padmini et de la Citrini, nous donnent l’idée de l’éducation féminine dans l’Inde à l’époque de Vatsyayana ; il est très intéressant