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CHAPITRE III
De la possession des soixante-quatre talents ou arts de volupté enseignés par le Kama Soutra


L’homme doit étudier le Kama Soutra après le Dharma et l’Artha, et la jeune fille elle-même doit en apprendre les pratiques ; d’abord avant son mariage, et, ensuite, après, avec la permission de son mari[1].

On objecte à cela que les femmes, n’ayant point à étudier les sciences, ne doivent point non plus étudier le Kama Soutra.

À cela, Vatsyayana répond : Que les femmes peuvent, sans étudier le traité et ses explications, en connaître la pratique, puisqu’elle est tirée du Kama-Schastra (ou les Règles de l’Amour) qu’on apprend expérimentalement, soit par soi-même, soit par des intimes. C’est ainsi que le Kama-Schastra est familier à un certain nombre de femmes, telles que les filles des princes et de leurs ministres.

Il convient donc qu’une jeune fille soit initiée aux principes du Kama Soutra par une femme mariée, par exemple sa sœur de lait, ou bien une amie de la maison éprouvée sous tous les rapports, ou une tante, une vieille servante, ou une mendiante qui a vécu autrefois dans la famille, ou une sœur (voir Appendice, nos 1 et 2).

  1. Dans les pays musulmans, les femmes sont éduquées en vue d’exciter les sens par la danse et la mimique, etc.