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guier et qui se terminent par deux mains délicates pareilles chacune à un rameau de l’arbre Açoka.

Ses seins amples et fermes ressemblent aux fruits du Vilva ; ils se dressent comme deux coupes d’or renversées et surmontées du bouton de la fleur du grenadier.

Ses reins bien cambrés ont la souplesse du serpent ; ils se fondent harmonieusement avec ses fesses et ses larges hanches qui ressemblent au corsage de la colombe verte.

Son jadgana, pur et délicatement arrondi, laisse apercevoir un ombilic profond et luisant comme une baie mure. Trois plis gracieux s’accusent à sa taille comme une ceinture au-dessus de ses hanches.

Ses fesses sont merveilleuses ; c’est une Nitambini (Callipige, Sakountala était une Nitambini).

Comme le Lotus épanoui à l’ombre d’une tendre motte d’herbe Kusha (herbe sacrée par excellence), son yoni petit s’ouvre mystérieusement sous le pubis ombragé par un voile velu large de six pouces.

Sa semence d’amour est parfumée comme le lys qui vient d’éclore, ses cuisses rondes, fermes, potelées, ressemblent à la tige polie d’un jeune bananier.

Ses pieds petits et mignons se joignent finement à ses jambes, on dirait deux Lotus.

Quand elle se baigne dans un étang sacré, par toutes sortes de jeux elle réveille l’amour, les dieux se troubleraient à la voir se jouer dans l’eau.

Des perles tremblent à ses oreilles ; sur son sein repose un collier de pierres précieuses ; elle a, mais en petit nombre, des ornements aux bras et au bas des jambes.

Elle aime les vêtements blancs, les blanches fleurs, les beaux bijoux et les riches costumes. Elle porte un triple vêtement de mousseline rayée.

Délicate comme la feuille du béthel, elle aime les aliments doux, purs, légers ; elle mange peu et dort d’un sommeil léger.

Elle connaît bien les trente-deux modes musicaux de Radha ; aussi bien que l’amante de Krishna, elle chante harmonieusement en s’accompagnant de la vina qu’elle touche avec grâce de ses doigts effilés et agiles.

Quand elle danse, ses bras aux mouvements souples et harmonieux s’arrondissent en courbes gracieuses et semblent parfois vouloir dérober aux regards ses merveilleux appâts, car sa pudeur est extrême (dans l’Inde une femme danse toujours seule).

Elle a une conversation agréable, son sourire répand la béatitude ; elle est espiègle et folâtre, pleine d’enjouement dans les plaisirs.

Elle excelle dans les œuvres qui lui sont propres.

Elle fuit la société des malhonnêtes gens.et accomplit scrupuleusement ses devoirs ; le mensonge lui est inconnu.

Incessamment, elle vénère et adore les brahmanes, son père et les dieux ; elle recherche la société et la conversation des brahmanes ; elle est libérale envers eux et charitable aux pauvres. Pour ceux-ci elle épuiserait le trésor de son mari.

Elle se plaît avec son époux et sait exciter ses désirs par des caresses.

Le dieu d’amour trouverait un superbe plaisir à reposer près d’elle.

Son affection pour son époux est extrême et elle n’aura pour aucun autre une