Page:Lamairesse - Kama Sutra.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chikas, la connaissance des richesses, la morale, l’état de précepteur, l’état Asoura, le langage des oiseaux et des animaux.

La science des causes, l’arrangement des filets, les ouvrages de cire, la couture, la ciselure, la découpure des feuilles, le mélange des parfums. Dans ces arts et tous ceux qui sont pratiqués dans ce monde, le Bouddha excellait.

N° 2 — Quatre classes de femmes, qualités qui leur sont propres.

On peut considérer comme rentrant, mieux que les arts libéraux, dans le sujet traité par Vatsyayana, la description des qualités qui distinguent les femmes entre elles.

En général, les auteurs indiens divisent les femmes en quatre classes d’après leurs caractères physiques et moraux.

Le type parfait est la Padmini, ou la femme Lotus ; il n’est sorte d’avantages qu’on ne lui attribue. En voici le résumé.

Elle est belle comme un bouton de Lotus, comme Rathi (la volupté). Sa taille svelte contraste heureusement avec l’amplitude de ses flancs ; elle a le port du cygne, elle marche doucement et avec grâce.

Son corps souple et élégant a le parfum du sandal ; il est naturellement droit et élancé-comme l’arbre de Ciricha, lustré comme la tige du Mirobolam.

Sa peau lisse, tendre, est douce au toucher comme la trompe d’un jeune éléphant. Elle a la couleur de l’or et elle étincelle comme l’éclair.

Sa voix est le chant du Kokila mâle captivant sa femelle ; sa parole est de l’ambroisie.

Sa sueur a l’odeur du musc. Elle exhale naturellement plus de parfums qu’aucune autre femme ; l’abeille la suit comme une fleur au doux parfum de miel.

Ses cheveux soyeux, longs et bouclés, odorants par eux-mêmes, noirs comme, les abeilles, encadrent délicieusement son visage semblable au disque de la pleine lune et retombent en torsades de jais sur ses riches épaules.

Son front est pur : ses sourcils bien arqués sont deux croissants ; légèrement agités par l’émotion, ils l’emportent sur l’arc de Kama.

Ses yeux bien fendus sont brillants, doux et timides comme ceux de la gazelle et rouges aux coins. Aussi noirs que la nuit au fond de leurs orbites, leurs prunelles étincellent comme des étoiles dans un ciel sombre. Ses cils longs et soyeux donnent à son regard une douceur qui fascine.

Son nez pareil au bouton du sezame est droit, puis s’arrondit comme un bec de perroquet.

Ses lèvres voluptueuses sont roses comme un bouton de fleur qui s’épanouit ou rouges comme les fruits du bimba et le corail.

Ses dents blanches comme le jasmin d’Arabie ont l’éclat poli de l’ivoire ; quand elle sourit, elles se montrent comme un chapelet de perles montées sur corail.

Son cou rond et poli ressemble à une tour d’or pur. Ses épaules s’y joignent par de fines attaches, ainsi qu’à ses bras bien modelés, semblables à la tige du man-